En avril et mai dernier, 4 membres de l’association du nævus géant congénital ont gravi 5 sommets en Equateur, avec pour ascension finale le volcan Cayambé qui culmine à 5790m.

Ces 4 trekkeurs émérites sont Emmanuelle et Frédéric Barollet, Rosine et Philippe Dazas, tous membres actifs de l’ANGC.

Ce challenge avait pour but de lever des fonds pour aider la recherche médicale sur le naevus géant congénital. Voici le récit de ce challenge hors norme, un projet voit le jour, un défi pour Sally. (Extraits du blog)

Tout a démarré le lundi 30 avril avec pour hors d’oeuvre…l’ascension du Pasochoa, environ 7h de montée pour une arrivée à 4199m. Un peu de manque de souffle au début en attaquant les 1100m de dénivelé, l’altitude se faisant sentir…Une fois le rythme pris, tout le monde est monté sans problème. A noter qu’un médecin, spécialiste de la haute montagne (Osvaldo) suivait nos 4 trekkeurs de l’ANGC. La dernière partie de cette ascension fut un peu plus périlleuse car plus raide et glissante ; heureusement la météo était de la partie…

Au menu du 2ème Trek : Ascension du volcan Rucu Pichincha (4696m / photo ci-dessous) Ce volcan éteint se trouve à 8km de Quito, la capitale. Le départ se situe à 4100m. Au tout début la rando est agréable, mais très vite l’oxygène se raréfie et physiquement chaque pas est mesuré ; des haltes sont nécessaires pour reprendre son souffle…Philippe D. est malade…doit faire des arrêts fréquents…Au bout d’un moment, il décide de redescendre avec Osvaldo, le médecin accompagnant…Manue, Frédéric et Rosine continuent et atteignent le sommet dans le brouillard ; la dernière partie de l’ascension est pentue et difficile. Les filles sont fantastiques, de vrais montagnardes chevronnées…

ET 1 , ET 2, ET 3 VOLCANS à la suite… Ascension du Guagua Pichincha (4784m)

ET 1, ET 2, ET 3 VOLCANS à la suite… Ascension du Guagua Pichincha (4784m) Après une nuit « camping » nos 4 trekkeurs ont eu du mal à sécher leurs vêtements mouillés la veille ; en effet lors de la montée au refuge, le jour précédent, c’était ambiance haute montagne avec pluie, neige mêlée de grêle, vent froid ce qui rappelait…à une moindre échelle la rando à Valmeinier….

EN ROUTE pour le Guagua Pichincha. En montant, le panorama est grandiose sur l’avenue des volcans et on saisit bien le terme « Avenue » car plusieurs volcans s’offrent à la vue de nos 4 sportifs : le Chimborazo, le Cotopaxi encore fumant, le Cayambé…

Le Guagua Pichincha, destination du jour, est le plus jeune du massif, d’où son nom Guagua, signifiant enfant. Ce volcan a toujours une activité volcanique ; il était entré en éruption le 7 octobre 1999 (Nuées ardentes, suivie de coulées de boue…)

Heureusement pas d’activité sismique ce jour et au sommet, c’est un spectacle grandiose qui s’offre à Rosine, Manue, Philippe et Frédéric, récompensant tous leurs efforts…

Vendredi 4 mai : Ascension du volcan Fuya Fuya (4263m)

On croyait l’épisode « gastro » résolu pour Philippe…Il n’en n’est rien et c’est repos obligatoire aujourd’hui pour notre convalescent…Du coup le groupe est parti sans lui à l’assaut du Fuya Fuya pour un 4ème Trek à plus de 4000 m par un temps magnifique…Le groupe part accompagnés par Pablo et Osvaldo. Le Fuya Fuya n’étant pas très haut, l’ascension démarre sur la route vers 3500m d’altitude. A cette altitude la végétation est abondante et l’acclimatation commence à porter ses fruits. Malheureusement en arrivant au niveau du premier lac, vers 3900m les nuages sont arrivés. Heureusement quelques éclaircies ont permis d’admirer le paysage. Malgré un final technique, le sommet a été vite atteint. Et de quatre…

Samedi 5 mai : Journée de repos avant l’ascension du Cayambé.

En matinée, journée transitoire avec un peu de tourisme. En début d’après-midi, les deux 4×4 sont chargés, avec Osvaldo et Juan qui ont rejoint le groupe. Juan est également guide de haute-montagne et doit emmener l’équipe au Cayambé. Direction le refuge Ruales Oleas Berge au pied du Glacier du Cayambé à 4600m. Arrivée au refuge impressionnante : les nuages au comportement toujours surprenant et imprévisible se déchirent et nous dévoilent notre objectif : le Cayambé.

Objectif Cayambé (Extrait du récit de Philippe Dazas)
« Lundi 7 mai, 0h20 du matin, la nuit a été courte mais l’équipe est motivée. Trois cordées sont mises en place : Manue et Rosine sont avec Juan, Jeremy et Pablo avec Flávio, Frédéric et Philippe sont avec Sebastian. L’itinéraire comprend une première partie purement rocheuse jusqu’à 4900m (pas besoin des crampons sur cette partie), puis on attaque le glacier par une première bonne montée jusqu’à 5300m, ensuite c’est plat (d’après le plan mais en réalité pas du tout !) et pour finir il y a la montée finale – 300m de dénivelé quand même, jusqu’à 5790m.

Peu après le départ il se met à neiger. Je demande à Sebastian si ça va durer toute l’ascension et il me répond : Oui. Petit coup au moral… Il va s’avérer qu’il avait raison ! Notre progression est lente et régulière. Au début on entendait Pablo et Flavio échanger en espagnol, mais au bout d’un moment c’est le silence dans la nuit, seulement ponctué par le scritch, scritch des crampons dans la glace à chaque pas, le bruit du vent et de la neige qui tombe sur la capuche, le bruit de la respiration. Après presque 7h d’effort, nous sommes seulement à la fin du « plat » à 5425m . Il n’a pas arrêté de neiger depuis le début ce qui nous a bien ralenti. Depuis environ 1h le ciel s’est éclairci : au-dessus des nuages le soleil doit être levé… simple affirmation théorique, nous ne le verrons pas de la journée !

Nos trois cordées sont ensemble, les guides nous briefent sur la situation : à notre altitude il y a facilement 20-30 cm de neige fraîche et cela, outre le fait de nous ralentir, pose un problème. En effet quand on est sur un glacier, la neige, cette sournoise, a tendance en tombant à faire des ponts de neige qui cachent les crevasses. Déjà de façon générale ceux-ci ne sont pas toujours solides, mais en plus la journée avançant les températures vont monter et rendre ces ponts encore plus fragiles. Conclusion : pas le temps d’aller au sommet (il nous faudrait encore 3h pour les 350 m de dénivelé restants), il faut redescendre avant que les températures ne remontent trop. On prend le temps de faire une photo avec la banderole que Fred a fait fabriquer parce que c’est la raison pour laquelle on est là : pour Sally, pour l’ANGC et contre le naevus ! »

Ce challenge a permis de collecter la somme de 11 000 € qui sera intégralement versée à la recherche médicale sur le naevus géant congénital. Merci aux 78 donateurs pour leur générosité.

C’est un véritable exploit accompli par Rosine, Manue, Philippe et Fred.

Merci pour ce challenge réussi et votre engagement. Nous sommes fiers de vous.

You are for me, for me, formidable…

L’équipe de l’ANGC.

© P.M. ANGC – Octobre 2018

 

En savoir plus :

LE BLOG : Objectif Cayambé !

Site Internet : Avenue of the volcanoes

Facebook : Asso Naevus (Posts d’avril et mai 2018)

Photos : Frédéric Barollet et Philippe Dazas

Texte : Philippe Minster